Faits et chiffres : Mettre fin à la violence à l’égard des femmes
La disponibilité des données sur la violence à l’égard des femmes et des filles s’est considérablement améliorée ces dernières années. Des données sont désormais disponibles sur la prévalence de la violence exercée par un partenaire intime dans au moins 168 pays et, depuis 2025, sur la violence sexuelle perpétrée par d’autres auteurs que le partenaire dans 140 pays.
Afin de mieux comprendre l’importance des données pour le travail que mène ONU Femmes sur la prévention et la gestion de la violence à l’égard des femmes et des filles, veuillez consulter notre page sur la recherche et les données.
- La prévalence de la violence à l’égard des femmes et des filles
- Fémicides/féminicides
- Les crises climatiques, sanitaires et humanitaires alimentent la violence contre ses femmes et les filles
- La violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles
- Le signalement des violences faites aux femmes
- Traite d’êtres humains et l’exploitation des femmes
- La violence à l’égard des filles
- Les mutilations génitales féminines
- La violence à l’égard des femmes et des filles facilitée par la technologie
- La violence à l’égard des femmes dans la vie publique
- Le signalement des violences faites aux femmes
- Les lois sur la violence à l’égard des femmes et des filles
- Le coût économique de la violence à l’égard des femmes et des filles
La prévalence de la violence à l’égard des femmes et des filles
- La violence contre les femmes et les filles à échelle mondiale : Dans le monde, on estime que 840 millions de femmes– soit près d’une sur trois – ont subi au moins une fois des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, des violences sexuelles en dehors du couple, ou les deux (30 pour cent des femmes âgées de 15 ans et plus). Ce chiffre, qui n’inclut pas le harcèlement sexuel, est resté largement inchangé ces vingt dernières années. Les progrès pour réduire la violence exercée par un partenaire intime ont été très lents : seulement 0,2 pour cent de baisse annuelle sur deux décennies.
- Les taux de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées, d’infections sexuellement transmissibles et de VIH sont plus élevés chez les femmes qui ont subi des violences que chez celles qui n’en ont pas subi, de même que de nombreux autres problèmes de santé qui peuvent perdurer après la fin des violences.
- La violence sexuelle exercée par une personne autre que le partenaire est répandue mais largement sous-déclarée. À l’échelle mondiale, 8 pour cent des femmes de 15 ans et plus, soit 263 millions, déclarent en avoir été victimes au moins une fois dans leur vie.
- La violence touche les femmes partout dans le monde, mais avec de fortes disparités selon les régions et les pays. Les femmes vivant dans les pays à faible revenu, touchés par les conflits ou particulièrement vulnérables au changement climatique sont les plus affectées. Par exemple, en Océanie (hors Australie et Nouvelle-Zélande), dans les pays les moins avancés (PMA) et dans les petits États insulaires en développement (PEID), les prévalences estimées de la violence exercée par un partenaire intime au cours des 12 derniers mois atteignent 38 pour cent, 18 pour cent et 17 pour cent, respectivement — contre une moyenne mondiale de 11 %.
Fémicides/féminicides
- En 2024, environ 50 000 femmes et filles ont été tuées dans le monde par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. Ce chiffre, inférieur à l’estimation de 2023, ne reflète pas une baisse réelle mais découle principalement de variations dans la disponibilité des données nationales.
- Le chiffre de 2024 signifie que 60 pour cent des quelque 83 300 femmes et filles tuées intentionnellement cette année-là l’ont été par leur partenaire intime ou un membre de leur famille. Autrement dit, 137 femmes et filles perdent la vie chaque jour dans le monde aux mains d’un partenaire ou d’un proche.
- Alors que 60 pour cent des féminicides sont commis par des partenaires intimes ou d’autres membres de la famille, seuls 12 pour cent des homicides sont commis dans la sphère privée.
#PasDExcuse pour la violence en ligne
Les espaces numériques et en ligne devraient donner aux femmes et aux filles les moyens d'agir. Pourtant, chaque jour, pour des millions de femmes et de filles, le monde numérique est devenu un véritable champ de mines où se mêlent harcèlement, abus et contrôle.
Les facteurs de risque de violence à l’égard des femmes et des filles
Les femmes qui subissent plusieurs formes de discrimination sont exposées à un risque plus élevé de violence et sont plus vulnérables à ses conséquences.
- La violence commence tôt dans la vie, et les risques persistent. Les adolescentes sont davantage exposées à la violence exercée par un partenaire intime que les femmes adultes. Au cours de la dernière année : 1 adolescente sur 6 (16 %) âgée de 15 à 19 ans ayant été en couple a déjà subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire. 4 à 5 % des femmes âgées de 60 ans et plus ont subi des violences exercées par un partenaire intime. Le chiffre réel est probablement plus élevé, car d’autres formes de violence envers les femmes âgées — telles que la rétention de médicaments ou d'appareils d’assistance, les abus financiers et la négligence — ne sont pas prises en compte.
- L’inégalité de genre et la misogynie contribuent directement à la violence exercée par un partenaire. Une analyse régionale menée dans cinq États membres de la CARICOM (Grenade, Guyana, Jamaïque, Suriname, Trinidad-et-Tobago) a montré que les femmes dont les partenaires entretenaient des croyances renforçant la domination masculine et l’inégalité de genre étaient plus susceptibles d’avoir subi des violences dans leur vie. Les comportements visant à contrôler le corps, l’autonomie ou les interactions sociales des femmes sont fortement corrélés à une augmentation de la violence exercée par un partenaire intime.
- La même dynamique est observée dans les espaces numériques : la prolifération du manosphere et de contenus misogynes renforce des normes préjudiciables qui justifient la violence en ligne et hors ligne.
- Les femmes en situation de handicap déclarent un taux plus élevé de toutes les formes de violence intime conjugale que les femmes sans handicap. Une étude récente a confirmé un lien étroit entre le handicap et le risque accru de violence. Une étude menée dans l'Union européenne a révélé que les femmes en situation de handicap étaient plus exposées aux violences et que ce risque était encore plus élevé chez celles ayant de faibles revenus.
Les crises climatiques, sanitaires et humanitaires alimentent la violence contre ses femmes et les filles
Les crises enchevêtrées, notamment les crises économiques, les conflits et le changement climatique, intensifient la violence basée sur le genre, avec les femmes marginalisées qui sont confrontées à des formes disproportionnées et multiples de discriminations.
- Le changement climatique et la lente dégradation de l’environnement exacerbent les risques de violence à l’égard des femmes et des filles en raison des déplacements, de la pénurie de ressources et de l’insécurité alimentaire, ainsi que de la perturbation de l’accès aux services aux survivantes:
- 80 pour cent des personnes déplacées par le changement climatique sont des femmes.
- Après l’ouragan Katrina en 2005, le taux de viol parmis les femmes déplacées a été six fois supérieur au taux de référence dans le Mississippi pour cette même année.
- Après le tremblement de terre de Canterbury, la police néo-zélandaise a signalé une augmentation de 53 pour cent de la violence domestique.
- En Éthiopie, le nombre de filles vendues dans le cadre d’un mariage précoce en échange de bétail pour aider les familles à faire face aux conséquences de sécheresses prolongées a augmenté.
- Le Népal a connu une augmentation de la traite des êtres humains, passée d’environ 3 000 à 5 000 personnes par an en 1990 à 12 000 à 20 000 par an après le tremblement de terre de 2015.
- Les contextes humanitaires ont un impact grave sur la sécurité des femmes : 70 pour cent d’entre elles subissent des violences basées sur le genre (VBG) dans ces contextes, contre 35 pour cent au niveau mondial.
- Les taux de mariage d'enfants sont supérieurs de 4 points de pourcentage dans les zones touchées par les conflits.
- En Afghanistan, en juillet 2024, 64 pour cent des femmes ont déclaré ne se sentir « pas du tout » en sécurité lorsqu’elles sortaient seules, contre 2 pour cent des hommes. Par ailleurs, 8 pour cent des femmes interrogées ont affirmé connaître au moins une femme ou une fille ayant tenté de se suicider au cours des trois dernières années.
- En Haïti, 8 pour cent des femmes vivant dans des camps ont déclaré avoir eu recours au travail du sexe ou à la prostitution pour subvenir à leurs besoins au moins une fois, et 20,6 pour cent ont signalé connaître au moins une personne ayant fait de même.
- Déplacement et violences basées sur le genre: Les femmes déplacées de force en Colombie et au Libéria couraient respectivement 40 pour cent et 55 pour cent plus de risques que les femmes non déplacées de subir des violences de la part d'un partenaire intime au cours de l'année écoulée.
Traite des êtres humains et exploitation des femmes
- Les femmes et les filles représentent 61 pour cent des victimes détectées en 2022 dans le monde, la majorité étant exploitées sexuellement, un schéma persistant depuis de nombreuses années.
La violence à l’égard des filles
- Déclin du taux mondial de mariage d’enfants : 1 jeune femme sur 5 (20–24 ans) a été mariée ou en union avant 18 ans (19 pour cent), une baisse modérée depuis 2014 (22 pour cent). Cependant, pour mettre fin au mariage d’enfants d'ici 2030, il faut multiplier par 20 le rythme actuel des progrès. Si aucun progrès n'est réalisé, 9 millions de filles se marieront dans l’enfance en 2030, les filles des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées étant touchées de manière disproportionnée.
- Violence basée sur le genre à l’école : Dans le monde, un élève sur trois âgé de 11 à 15 ans a été persécuté ou harcelé par ses camarades au moins une fois au cours du mois précédent, avec une probabilité égale pour les filles et les garçons. Si les garçons sont plus susceptibles que les filles de subir des brimades physiques, les filles sont davantage exposées au risque de harcèlement psycholog Elles déclarent subir des moqueries au sujet de leur visage ou de leur corps plus fréquemment que les garçons.
Les mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminine(MGF) reste une pratique profondément ancrée touchant des millions de femmes et de filles dans le monde. Malgré les efforts mondiaux pour l'éliminer, la MGF continue de poser de graves risques pour la santé, de violer les droits humains fondamentaux et de perpétuer l'inégalité entre les sexes, en particulier dans certaines régions d'Afrique et du Moyen-Orient.
- Au moins 230 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines, représentant une augmentation de 15 pour cent—soit 30 millions de filles et de femmes de plus—par rapport aux données d'il y a huit ans. 63 pour cent des cas se produisent en Afrique. Chaque année, 4 millions de filles subissent des MGF ; 2 millions ont moins de 5 ans.
La violence à l’égard des femmes et des filles facilitée par la technologie
L’absence de définition commune de la violence à l’égard des femmes et des filles facilitée par la technologie se traduit par un manque de données comparables au niveau mondial. Toutefois, les données collectées aux niveaux national et régional confirment des taux de prévalence élevés. Les études disponibles révèlent toutefois des taux alarmants de harcèlement et d’abus en ligne, et montrent que la violence numérique peut se manifester hors ligne, notamment par des violences physiques pouvant conduire au féminicide.
- Dans l’Union européenne, une femme sur dix a été victime de cyberharcèlement depuis l’âge de 15 ans, notamment en recevant des courriels et/ou des SMS sexuellement explicites non sollicités et/ou à caractère offensant, ou des avances offensantes et/ou déplacées sur des réseaux sociaux.
- Dans les États arabes, une étude régionale a révélé que 60 pour cent des utilisatrices d’Internet dans la région avaient été exposées à la violence en ligne au cours de l’année écoulée.
- Dans les pays des Balkans occidentaux et d’Europe de l’Est, plus de la moitié des femmes présentes en ligne dans la région ont subi une forme de violence facilitée par la technologie au cours de leur vie.
- En Ouganda en 2021, près de la moitié des femmes (49 pour cent) ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en ligne à un moment ou à un autre de leur vie.
- Selon une enquête réalisée en 2016 par la Commission nationale des droits humains de la Corée du Sud, 85 pour cent des femmes ont été la cible de discours de haine en ligne.
La violence à l’égard des femmes dans la vie publique
Les femmes engagées dans la vie publique, y compris les parlementaires et les journalistes, sont confrontées à des niveaux élevés de violence psychologique, de harcèlement et de menaces, souvent liés à leur genre. Ces formes de violence menacent non seulement leur sécurité personnelle, mais entravent également l'égalité des sexes et la participation démocratique. Les femmes bénéficiant d'une forte visibilité publique, telles que les journalistes, les femmes politiques et les militantes, courent un risque accru de subir des violences facilitées par les technologies. À l'échelle mondiale, une journaliste sur quatre et, en Asie-Pacifique, une parlementaire sur trois ont déclaré avoir reçu des menaces de violence physique en ligne, y compris des menaces de mort.
- Violence contre les femmes législatrices :
- Dans cinq régions du monde, 82 pour cent des femmes parlementaires ont indiqué avoir déjà subi une forme de violence psychologique au cours de leur mandat. Il s’agit notamment de commentaires, gestes et images à caractère sexiste, ou contenant une référence sexuelle humiliante, ainsi que des menaces et des intimidations collectives.
- Les députées ont cité les réseaux sociaux comme vecteur principal de ce type de violences et près de la moitié (44 pour cent) ont signalé avoir reçu des menaces de mort, de viol, d’agression ou d’enlèvement dirigées contre elles ou leur famille.
- 65 pour cent ont fait l’objet de remarques sexistes, principalement de la part de leurs collègues parlementaires masculins.
- Violence contre les femmes journalistes :
- Une enquête mondiale a révélé que 73 pour cent des femmes journalistes avaient subi des violences en ligne.
- 20 pour cent ont déclaré avoir été attaquées ou agressées hors ligne en relation avec la violence en ligne dont elles avaient été victimes.
- Les thématiques les plus couramment associées à une recrudescence des agressions sont le genre (49 pour cent), suivi de la politique et des élections (44 pour cent) et des droits humains et de la politique sociale (31 pour cent).
Le signalement des violences faites aux femmes
- Moins de 40 pour cent des femmes qui subissent des violences demandent de l’aide sous une forme ou une autre. Dans la majorité des pays pour lesquels on dispose de données sur ce sujet, la plupart des femmes qui demandent de l’aide se tournent vers leur famille ou leurs amis, et très peu d’entre elles sollicitent les institutions officielles, telles que la police et les services de santé.
- Moins de 10 pour cent de celles qui demandent de l’aide font appel à la police.
Les lois sur la violence à l’égard des femmes et des filles
- Protection juridique limitée : En 2022, seulement 14pour cent de toutes les femmes et filles - environ 557 millions – vivaient dans des pays disposant de protections juridiques solides qui garantissent les droit humains fondamentaux des femmes.
- Les pays disposant de lois contre les violences domestiques enregistrent des taux plus faibles de violence de la part du partenaire intime que ceux sans législation (9,5 pour cent contre 16,1 pour cent). Pourtant, seulement 55 pour cent des pays disposent d’une législation complète en la matière.
- 151 pays interdisent le harcèlement sexuel au travail, mais seulement 39 l’interdisent dans les espaces publics, exposant les femmes utilisant les transports publics.
- Lacunes dans la législation :
- Plus de 60 pour cent des pays n'ont toujours pas de lois sur le viol fondées sur le principe du consentement.
- Moins de la moitié de la population mondiale féminine est protégée par des lois contre le harcèlement en ligne.
- En tout, 139 pays manquent de législation adéquate interdisant le mariage des enfants.
Financement pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles
- Suivi de l’allocation budgétaire pour l’égalité des genres : En 2023, seulement 27 pays disposent de systèmes complets de suivi et d’allocation budgétaire pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
- Diminution du financement pour mettre fin aux violences contre les femmes:
- Malgré une augmentation de l'Aide publique au développement (APD) au cours des cinq dernières années, le financement pour mettre fin aux violences contre les femmes a diminué de 13 pour cent entre 2018-2019 et 2020-2021.
- 99 pour cent de l'APD liée au genre ne parvient pas aux organisations locales de défense des droits des femmes et les mouvements féministes.
- Environ 5 pour cent seulement du financement total des pays membres de l'OCDE pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles est alloué aux organisations de la société civile.
Le coût économique de la violence à l’égard des femmes et des filles
La violence contre les femmes peut entraîner des coûts importants pour l’État, les victimes/survivantes et les communautés. Les coûts sont à la fois directs et indirects, tangibles et intangibles. Par exemple, le coût des salaires des personnes qui travaillent dans les abris est un coût tangible et direct. Les coûts sont supportés par tous, y compris les victimes/survivantes, les auteurs de violences, le gouvernement et la société en général.
- Au Viet Nam, la somme des dépenses personnelles et des pertes de revenus représente près de 1,41 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Plus important encore, les résultats de la régression basée sur l’estimation de la perte de productivité due à la violence indiquent que les femmes victimes de violence gagnent 35 pour cent de moins que celles qui n’en sont pas victimes, ce qui représente une autre ponction importante sur l’économie nationale.
- En Égypte, on estime que 500 000 jours de travail sont perdus chaque année en raison de la violence au sein du mariage et que le secteur de la santé supporte plus de 14 millions de dollars de coûts pour ne soutenir qu’un quart (600 000) des survivantes.
- Au Maroc, le coût total des violences physiques et/ou sexuelles à l’égard des femmes a été estimé à 2,85 milliards de dirhams (environ 308 millions de dollars) par an.
- En 2021, le coût de la violence basée sur le genre dans l’ensemble de l’Union européenne a été estimé à environ 366 milliards d’euros par an. La violence à l’égard des femmes représente 79 pour cent de ce coût, soit 289 milliards d’euros.