Transformation de la lutte nationale contre le sida : Intégration de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes dans les ‘Trois Principes’
Les statistiques sur le VIH et le sida expriment une âpre réalité. Aujourd’hui, après plus de 25 années de lutte contre cette pandémie, plus de 30 millions de personnes vivent avec le VIH, dont la moitié sont des femmes. Les taux d’infection parmi les femmes sont en augmentation, souvent de manière spectaculaire, dépassant ceux des hommes dans de nombreux pays, en particulier en Afrique subsaharienne.
À moins d’une intensification des mesures nationales et mondiales de lutte contre la pandémie, ces tendances donnent une triste vision de l’avenir : de plus en plus de femmes contaminées par le VIH; des femmes encore plus épuisées par les soins apportés aux malades et aux mourants; des enfants condamnés à se débrouiller tous seuls ou à dépendre de leurs grands-parents vieillissants. En raison de l’évolution de la maladie, les femmes, en particulier les femmes jeunes, continueront d’être les plus vulnérables à l’infection, les moins capables de se protéger et les dernières à recevoir un traitement et des soins. Les veuves continueront d’être chassées de leur foyer dans bien des endroits, privées de terres et du droit d’hériter; le nombre des orphelins du sida continuera d’augmenter et les familles auront peu d’espoir d’échapper à la pauvreté.
Depuis des années, les femmes mettent en garde contre cette évolution. Il y a plus de dix ans, elles ont vu ce qui se produisait, en particulier en Afrique, et ont commencé à faire entendre leur voix. Avec l’appui d’ONU Femmes notamment, elles se sont employées sans relâche à inscrire l’inégalité entre les sexes et le VIH dans les programmes d’action nationaux et internationaux : elles ont exigé qu’une plus grande attention soit accordée à lutter contre la discrimination entre les sexes et la violence sexiste qui contribuent à accélérer la propagation du VIH, avec des conséquences catastrophiques en termes de vies humaines et d’espoir.
En dernière analyse, il n’existe pas de solution miracle. La stratégie la plus importante pour faire obstacle à la propagation du VIH et du sida consiste à l’égalité entre les sexes et les “trois principes” v donner aux femmes et aux filles les moyens de se prendre en charge et garantir leurs droits à la prévention, au traitement, aux soins et à un appui. Mais d’autres stratégies et mesures importantes peuvent être prises, à différents niveaux, afin d’éliminer les innombrables obstacles qui les empêchent d’exercer ces droits.
Le présent guide donne des exemples de ces stratégies, qui vont de la transformation des institutions nationales et locales afin de mettre fin au silence et la stigmatisation qui entourent cette maladie, jusqu’à travailler avec les collectivités afin de modifier les attitudes et les comportements qui facilitent sa propagation. Ces exemples montrent ce qui peut être accompli lorsque les femmes et les hommes vivant avec le VIH s’emploient à faire connaître leurs besoins et à contribuer à la recherche de solutions et sont habilités à le faire.